Jean-Marie Verraghenne (cercle historique): « On trouve parfois des choses inespérées !»

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Par Fabien Roch - Vendredi 10 janvier 2014

Le Cercle historique de Perwez a été très actif en 2013, et disposera d’un nouveau local cette année. A l’occasion de la projection de vieux films amateurs au centre culturel de Perwez en décembre, Wizmag est allé à la rencontre de Jean-Marie Verraghenne du Cercle Historique de Perwez.

Achille Delforge, de Cecipho, et Raymond Gilsoul, Président du Cercle historique (Crédit photo: G.Maniquet)

Comment le Cercle historique a-t-il été créé ?

Le Cercle historique a été créé il y a 29 ans, à l’occasion du quarantième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’était au départ un petit groupe d’érudits, des Perwéziens passionnés par l’histoire locale. Ils se sont réunis pour mettre leurs idées en commun. Avec le temps, la plupart des membres du groupe de départ sont décédés mais du sang neuf est venu suppléer les disparitions. La recherche continue et plus on cherche, plus on trouve ! On trouve même des choses inespérées, voire incroyables…

Qu’est ce qui fait justement l’objet de ces recherches incroyables pour l’instant ?

Ce n’est pas tant les recherches que les trouvailles qui sont incroyables ! Chaque document, chaque photo ancienne peut ainsi révéler une information inconnue, un aspect disparu. Dernièrement, nous avons retrouvé plusieurs photos des destructions de mai 1940. On essaie toujours de comprendre ce qui s’est passé à Perwez le 13 mai 1940, parce qu’il demeure un point d’interrogation concernant l’explosion de la Grand-Place. A l’heure actuelle, on ne connaît toujours pas précisément le déroulement des faits.

Des pelotons de sapeurs nord-africains avaient pour mission de miner les carrefours de Perwez et des villages environnants. Le trou de mine de la Grand-Place était en train d’être rempli lorsqu’il a sauté prématurément, pour une raison inconnue. A-t-il été directement touché par une bombe allemande ou s’agit-il d’une mauvaise manipulation des charges par les sapeurs ? Quoi qu’il en soit, un énorme cratère a remplacé le carrefour et plus de trente personnes, dont quatorze civils, ont été tuées.

La mémoire orale est une source importante. On trouve encore des personnes qui étaient présentes à l’époque et qui donnent seulement maintenant leur version des faits. Mais pour cela, il faut les interroger, ce qui prend énormément de temps. Peu d’anciens se rendent compte de l’importance de leur témoignage et vont d’eux-mêmes faire la démarche de rédiger leurs souvenirs ou de nous contacter.

On retrouve aussi des photos prises par des soldats allemands qui sont passés par Perwez. Ces photos sont restées dans des tiroirs pendant plus de septante ans et, retrouvées par leurs héritiers, elles sont maintenant publiées ou mises en ventes sur internet (NDLR: voir à ce sujet notre article « Une photo de Perwez vendue 256€ sur Ebay! »). Les témoignages, les photos, tous ces documents permettent de comprendre un peu mieux ce qui s’est passé.

Vous avez des informations au sujet de la Grande Guerre que l’on commémore cette année ?

Oui, on a déniché quelques documents dont on n’imaginait pas non plus l’existence. Sur internet, on a mis la main sur une carte postale allemande où l’on voit un dessin d’une bataille avec la mention « engagements réussis à Tirlemont et à Perwez, 19 août 1914″. Nous possédons aussi un cahier d’une institutrice de l’école communale où est noté au jour le jour des faits marquants : restrictions en tout genre, réquisitions de vivres, de chevaux et autres par l’occupant, paiements d’amende,… On espère faire une petite exposition avec tout ce que l’on aura découvert.

Comment se réparti le travail au sein du groupe ?

M. le Doyen Yves Alberty et Jules Wilmet, Secrétaire du Cercle historique à l’occasion du Week-end Wallonie Bienvenue (Crédit photo: G.Maniquet)

Raymond Gilsoul, président du Cercle depuis sa création, est avant tout un expert en généalogie. Il connaît d’ailleurs toutes les familles anciennes de Perwez. Jules Wilmet s’est spécialisé en décryptage des textes anciens (la paléographie) et essaye de centraliser tous ces témoins d’un passé lointain tels des actes notariaux, les archives paroissiales. Il fait également de nombreuses recherches sur l’histoire religieuse locale. Gauthier Maniquet s’intéresse principalement au 19^e et au 20^e siècle. Il interroge beaucoup les anciens et est le « rédacteur en chef » de la revue, relisant patiemment les articles et organisant les « Nouvelles de Perwez ». Quant à moi, je recherche principalement des photos et films. Je reconstitue le patrimoine de l’image en quelque sorte.

Le fruit de nos recherches se retrouve dans le trimestriel du Cercle, « Le Souvenir Perwézien ». On édite quatre numéros de vingt pages par an dans lesquels on compile nos recherches ou les textes reçus d’autres personnes. On essaie de varier : pour éviter qu’une généalogie occupe tout un numéro, on préfère la publier en plusieurs parties et donner la place à des articles historiques.

Pour s’abonner à la revue, il faut s’adresser à Monsieur Gilsoul, avenue Wilmart 35 à Perwez (081 / 65 72 79) ou visiter la page du Cercle historique sur www.perwez.be. Il est également possible d’obtenir d’anciens numéros et les ouvrages « hors-série » (la liste est publiée sur le site). Le prix du numéro n’a pas évolué depuis la création du périodique et reste de 2,50€ (7,50 € pour l’abonnement).

Sommaire du Souvenir Perwézien N°112 – Décembre 2013